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 votre possible pour bien élever votre nombreuse famille. Soyez-en béni éternellement. Notre père fut inhumé au cimetière de Tingwick, proche la grande croix du centre, près de notre chère et bonne petite Alice.

HOMMAGE BIEN FILIAL À NOTRE CHÈRE MAMAN.

            Maman, Alphonsine McNeil, survécut 12 ans à notre père. Après le décès de celui-ci, qu'elle avait soigné avec beaucoup de dévouement durant six mois, elle fit elle-même une grave maladie et ses forces allèrent en déclinant. Par son travail à la journée notre père avait réussi à libérer la terre de toute dette, mais c'était encore la grande crise économique. Notre mère ne fut pas capable de diriger cette grande terre et il fallut tout liquider. Sa fille Antoinette la reçut chez elle à Montréal. Jusqu'à sa mort, maman fut entourée de bons soins, de bonté et de respect par Antoinette. D'ailleurs maman s'ingéniait à lui rendre service dans la mesure de ses forces. Ses dernières années s'écoulèrent donc dans la sécurité de ce nouveau chez elle. Son chapelet ne la quittait guère, ce bon vieux chapelet mauve qui datait de sa première communion et que je revois avec émotion chaque fois que j'ai le bonheur d'aller chez Michel; il est là pendu au mur de la cuisine, souvenir d'une personne que nous chérissons encore tellement. Maman était sobre de parole; elle l'avait toujours été; son bon sourire nous en disait long lorsqu'elle nous écoutait. Chez elle, comme chez les gens proches de Dieu, elle faisait le bien sans faire de bruit. Nous lui gardons le souvenir d'une grande chrétienne dévouée, charitable, d'une mère attentive au mieux-être de tous ses enfants et petits-enfants. Atteinte de paralysie, maman mourut dans la paix du bon Dieu le mardi de Pâques, 11 avril 1944. Le lendemain à la messe, la Liturgie nous faisait dire: "Venez les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui vous a été préparé." Comme celle de papa, sa dépouille mortelle fut transportée à Tingwick et inhumée au même cimetière. Née le 20 juin 1874, notre chère maman nous quittait à 69 ans. Que dans la paix du Seigneur, elle continue de veiller sur nous tous et merci, mon Dieu, de nous l'avoir donnée; ses exemples de patience, de charité, de bienveillance demeurent et nous sont un stimulant au long des jours qui nous restent encore à vivre.


Chers frères, chère soeur,
Chers neveux et nièces.

        À vous qui aurez la patience de me lire jusqu'au bout, je veux dire que tous ces souvenirs, pauvrement et rapidement écrits ici, m'ont habitée toute ma vie. Je rends grâce au bon Dieu de m'avoir fait naître et grandir dans une aussi belle famille que la nôtre. J'aurai pu vous raconter bien d'autres souvenirs; je sens que le temps me presse et que bientôt ce sera mon tour de quitter cette terre pour aller dans le véritable CHEZ NOUS éternel. C'est là que je vous donne rendez-vous. Il faut que nous y soyons tous.

Je remercie particulièrement Aurèle, Yvan, fils de Oscar, Gérald, fils de Aimé et Jean-Paul, son petit-fils,; grâce à eux tous, j'ai pu vous donner des détails précieux. Par ailleurs dans mes conversations avec Aimé ou Carmen ou Solange, etc. il me faisait plaisir d'ajouter à mes souvenirs. Merci à tous.  

Congrégation de Notre-Dame, Montréal, été 1990.