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          J’aime rappeler ici combien l’atmosphère chrétien de ma famille a certainement favorisé mes désirs de mieux connaître, de mieux aimer et de mieux servir le bon Dieu. Le chapelet se disait en famille le soir après le souper; il était suivi de la prière du soir. Nous avions l’avantage de faire nos neuf premiers vendredis du mois, cela voulait dire un premier voyage en voiture à cheval la veille pour la confession dans l’après-midi et un second voyage le lendemain matin pour la messe et la communion. Après plus de soixante ans, me reviennent facilement à l’esprit ces paroles de papa devant nos petits jugements sur les autres: “Quand on ne peut pas dire du bien des autres, on n’en parle pas.” Et ces autres paroles de maman:: “Peux-tu vraiment savoir ce qui se passe dans la tête des autres pour avancer ce que tu viens de dire?” Voila, c‘était ce qu'il fallait pour nous garder dans l’amour. Chers et bons papa et maman, que de bons exemples vous nous avez donnés! Aidez-nous encore a mieux aimer et a mieux servir.

         En août 1928, je réalisais ce rêve caressé depuis longtemps: Entrer a la Congrégation de Notre-Dame pour y vivre comme religieuse. Ici, en page suivante j’inclus l’autobiographie que chaque novice devait remettre à la fin de son noviciat. Vous y verrez mon écriture de ce temps de même que mes idées à ce temps fort de ma vie. Le jour de ma profession religieuse ou je fis les voeux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance... Quel beau jour! C’était le 26 août 1930.

        Dès le lendemain de ma profession, je fus envoyée, pour l’enseignement à l'École Saint-Georges, devenue depuis École Sainte-Marie, paroisse Saint-Bernard dans l’est de Montréal. J’y demeurai jusqu'en janvier 1948. Puis on m’employa à l'École d'Application de l'École Normale près de la Maison mère, rue Sherbrooke. Après deux ans et demi, je fus nommée à l’imprimerie de notre Communauté, Maison mère. J’y suis demeurée jusqu'en août 1972. A cette date, un nouveau champ d’action fut le mien pour un autre deux ans et demi. Dans la région de Joliette, plus exactement à Saint-Ambroise de Kildare, j’eus à me dévouer auprès de soeurs en convalescence ou en vacances. C’est là que j’essayai de développer des talents de maîtresse de maison. A cet endroit, je demeurai jusqu'en janvier 1975.

        La maladie me ramena a l’infirmerie de la Maison mère et ce ne fut qu’en septembre suivant - après huit mois de maladie et de repos -  que je reçus une nomination pour la comptabilité à la pharmacie de l’Infirmerie. Puis ce fut des services au téléphone, ensuite au parloir. Entre temps, je m'initiais à la reliure, suite normale de mes 22 ans à l’imprimerie.

        C’est dans ces emplois au parloir et à la reliure que je vécus l’exode de notre déménagement de la rue Sherbrooke à la rue Westmount, C‘était en juillet 1985. Depuis