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 durant presque dix ans, je travaillais a la reliure mais aussi j’ajoutai la correspondance avec plusieurs de nos maisons. Il s’agissait d’un Courrier qui donnait des nouvelles de la Maison mère. J’ai écrit 122 lettres - d’environ 4 pages 8½ x 11 au dactylo à un rythme d’une lettre par mois. J’aimais beaucoup ce travail qui me mettait en communication pour ainsi dire avec nos maisons de tous les continents ou peu s’en faut. A ce travail, j'avais aussi l'occasion de me dévouer pour le commun des mortels et je m’explique: Presque chaque midi, j'avais la bonne fortune de me dévouer pour remettre en place les ustensiles du repas, environ 600 à  1000 morceaux - couteaux, fourchettes et cuillères et... j’aimais cela.

        Un certain premier juin 1994, ce fut le signe d’un changement d’adresse. L’arthrose faisant des siennes, je dus être hospitalisée et le 24 juin suivant, je partais en retraitée vers notre séniorat de la Pointe-aux-Trembles. C’est de là qu'aujourd’hui 18 mars 1995, je rédige ces quelques souvenirs. Depuis c’est encore la vie religieuse mais dans un abandon et une sérénité qui me gardent dans la reconnaissance. Quelle chance de vivre dans une maison où réside le jour et la nuit notre cher bon Dieu au Saint Sacrement! Bien sûr, cela est vrai pour tout le monde puisque DIEU EST PARTOUT comme nous le disait si bien notre petit catéchisme du Québec au numéro 12.

        Voilà, il est temps de m’arrêter à ressasser ces souvenirs. Je pars réciter le chapelet avec mes compagnes, à la chapelle. C’est ce que nous faisons chaque jour a deux heures et demie de l’après-midi. Les intentions de toutes les personnes qui passent dans nos vies, nos parents et les autres qui se recommandent à nos prières, puis les intentions de la Sainte Vierge, notre si bonne Maman du ciel qui sait encore mieux que nous ce qu'il nous faut.
 

Evéline Gagnon, C.N.D.

Pointe-aux-Trembles.

18 mars 1995.