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RECIT DE DEUX GUERISONS

PAR L’INTERCESSION DE SAINTE MARGUERITE BOURGEOYS





Révérende Soeur Saint-Damase-de-Rome
Directrice du Bureau Marguerite-Bourgeoys.
 
 

        Chère Soeur,

        Pour la gloire du bon Dieu et en hommage de filiale reconnaissance à notre Bienheureuse Mère Bourgeoys (1), je fais ici le récit d’une faveur obtenue il y aura bientôt vingt-cinq ans.

        Mes études terminées, j’enseignai quatre ans durant lesquels je songeais sérieusement à embrasser la vie religieuse dans la Congrégation de Notre-Dame. Cependant à cause d’un goitre extérieur très prononcé dont j’étais affligée, je croyais devoir chercher ailleurs la voie tracée par la volonté du Bon Dieu.

        Auparavant, nous étions alors en février 1928, sur le conseil d’une religieuse de la Congrégation de Notre-Dame, je fis une neuvaine à Mère Bourgeoys, une seule, lui disant: “Ma bonne Mère, je vous donne jusqu’au mois de juillet pour me guérir, si c’est la volonté du Bon Dieu que j’entre à la Congrégation de Notre-Dame; sinon, je chercherai ailleurs mais alors seulement, pas avant.” La neuvaine terminée, j’attendis tout simplement la manifestation de la Volonté
divine.

        Or, au début d’avril, c’était un dimanche matin, faisant comme d’habitude la toilette des miroirs du poêle, je remarquai, avec combien d’émotion et de joie, la disparition complète de mon goitre. Ma première pensée fut celle-ci: “Mère Bourgeoys m’a guérie, j’entre à la Congrégation.”

        Ce goitre avait été constaté par deux médecins, chez qui Soeur Supérieure Saint-François-Solano m’avait elle-même conduite alors que j'enseignais au couvent de Danville où elle était supérieure: les docteurs Letendre de Danville et Bégin de Sherbrooke. L’absence complète de goitre chez moi fut constatée et certifiée aussi quelques jours avant mon entrée au postulat en août 1928 par le docteur René Hébert de Montréal. Je vis aussi un autre médecin à ce sujet durant mon noviciat, le spécialiste Saint-Denis qui lui aussi donna le même diagnostic.

        Je garde l’intime conviction que notre Bienheureuse Mère Bourgeoys m’a elle-même obtenu ma guérison à l’heure voulue par le Bon Dieu pour sa plus grande gloire. Maintes fois depuis, notre céleste Protectrice fut secourable soit à ma famille, soit aux familles de mes élèves. C’est à l’occasion de l’une de ces faveurs toute récente obtenue dans ma famille que je me décide d’écrire le récit de ma propre guérison du goitre.

        (1) En 1928, Marguerite Bourgeoys n'était que Vénérable. Elle sera déclarée Bienheureuse en 1950 et canonisée en 1982 par le Pape Jean-Paul II.