des conjoints. Les deux firent valoir leur grande amitié et affection. Ils ont travaillé dur, ils ont souffert et enduré pour gagner et amasser des biens. Le partage de leurs biens à leurs enfants se fera après le décès des deux époux.
                Le 17 octobre 1678, Pierre Gaignon fit passer un contrat d'engagement à Noël Chapeleau et à sa soeur Marie Anne. Ils étaient les petits-enfants de son frère Jean Gaignon par sa fille Jeanne et son gendre Jean Chapeleau. Les parents des jeunes Chapeleau auraient été incapables de continuer à prendre soin d'eux pour des raisons de santé. Pierre accepta d'en prendre soin, de subvenir à leur besoin et de leur donner une bonne éducation chrétienne. En retour, ces enfants devront travailler sur la ferme. Leur engagement devra se terminer à l'âge adulte.
                Au recensement de 1681, Pierre avait 70 ans et Vincente, 60 ans. Leur fils Noël restait chez eux. Ils avaient comme domestiques ou employés Jean Savard, 24 ans, Pierre Savard, 17 ans, Noël Chapeleau, 14 ans et Marie Chapeleau, 12 ans. Pierre possédait 2 fusils, 22 bêtes à cornes et 40 arpents en valeur.
                Pierre et Vincente étaient maintenant vieux. Le 7 juillet 1683, on rédigea le contrat de mariage de leur fils Noël avec Geneviève Fortin. Ils s'engagèrent à habiter avec leurs parents Pierre et Vincente jusqu'à leur décès. Noël eut la charge de prendre soin d'eux, de faire valoir leur terre, de les entretenir et de les nourrir. En retour de tous ces services, Noël recevra la somme de 1500 livres à leur décès. Cette clause amena un malentendu entre Pierre et son fils Noël. Le 17 février 1687, on fit spécifier clairement que cette somme de 1500 livres devra être versée après le décès des 2 parents.
                Sur le plan religieux, les Gagnon ont contribué à implanter la dévotion à sainte Anne. Ils ont ainsi continuer une tradition qui remontait du temps qu'ils vivaient à Tourouvre. Il y avait là-bas un lieu de pèlerinage dans un site appelé le "Carrefour Ste-Anne". La chapelle de cet endroit fut détruite pendant la révolution française. Mathurin était marguillier à Château-Richer en 1662.
                Durant toutes ces années, les Gagnon ont pu fréquenter d'autres colons originaires de la région de Tourouvre. On retrouve les noms de Julien Mercier, Pierre Tremblay, Robert Giguère, Michel Aubin et de Louis Guimond. Ce dernier est considéré comme étant le premier miraculé de Ste-Anne de Beaupré mais il devait périr aux mains des iroquois en 1661 après un long supplice.
                Vincente Desvarieux est décédée le 2 janvier 1695 et fut inhumée le 3 janvier à Château-Richer. Elle a reçu tous les sacrements. Elle avait 73 ans. Après son décès, le 18 février 1695, Pierre fit la donation de ses biens à son fils Noël. Il considéra dans son choix que son fils Jean et les héritiers de son fils défunt Pierre avaient déjà reçu 1500 livres et que Pierre-Paul, prêtre à Baie St-Paul avait reçu 500 livres. Il avait payé une dette de 1000 livres de son fils Pierre pour le séminaire de Québec en 1684. Noël n'avait encore rien reçu. Afin d'entretenir la paix et l'amitié parmi ses héritiers et de récompenser la personne qui prenait soin de lui au cours des dernières années, Noël reçut les terres de son père. Pierre étant très âgé, espérait ainsi qu'il aurait quelqu'un pour prendre soin de sa personne jusqu'à sa mort.
        Le 29 mars 1695, ce fut l'inventaire des biens de Pierre Gaignon. Ses biens se répartissaient en articles de cuisine, en vêtements, en