L'inventaire des biens se fit le 22 juin 1757. La majorité de ces biens furent relevés lors de l'inventaire d'Alexandre Gagnon. Les différences entre ces 2 inventaires ne sont pas assez importantes pour énumérer tous ces biens. Un article de nouveau est un piège à renard. Dans les vêtements, il avait 2 chemises fines, 2 mouchoirs de soie, une ceinture de taffetas noire, un capot complet de gros draps, une paire de culotte de velours à queue. Comme animaux, il avait dans la bergerie 9 moutons dont 6 femelles et 3 mâles et 3 agneaux de l'année. Dans l'étable, il y avait une mère dinde avec sa couvée, 3 vaches, une paire de boeufs, une taure hivernée, 2 petits veaux de l'année, 3 "nortures" (petits cochons), un cheval gris avec son harnais, un autre cheval, 2 truies, un cochon mâle et une truie d'un an.
                Sa terre principale avait 3 arpents et 2 perches de front sur le fleuve St-Laurent avec une grange. Il possédait aussi une concession au deuxième rang de L'Islet St-Jean mesurant 2 arpents de front par une lieue de profondeur. Cette concession avait appartenu à son père Alexandre. Il possédait une autre concession dans le seigneurie de Port Joly qui était en bois debout. Celle-ci avait 4 arpents de front sur le fleuve par une demie-lieue de profondeur. Cette concession était bornée au nord-est par celle de Joseph Dutremblay et au sud-ouest par celle d'Amable Moreau. Cette concession a été allouée à une date indéterminée.
                Charles-François et Marie-Joseph avait aussi accumulé des dettes. Ils devaient 100 livres à Joseph Riverin, un marchand de Québec, 72 livres à Pierre Aucouturier, marchand à Port Joly, 10 livres à Jean Fortin, capitaine de milice. 34 livres et 10 sols à Jean Boucher, 6 livres à Ignace Caron, 16 livres à Bernard Pelletier et 2 livres au cordonnier Pierre Petit.
       
       
        LA GUERRE DE SEPT ANS
       
                La guerre de sept ans eut lieu de 1755 à 1763 malgré le fait que les hostilités aient commencé en 1754 dans la vallée de l'Ohio. Le but de l'Angleterre était de conquérir la Nouvelle-France. Malgré les succès français à Oswego, Monongahéla, William-Henry et Carillon, il devenait difficile pour le Canada de résister longtemps aux anglais. Il y eut plusieurs disettes durant ces années. Louisbourg fut pris par les anglais en 1758. L'assaut du Canada commença en 1759. Une flotte anglaise dirigée par Wolfe se présenta devant Québec en juin. Ils prirent l'île d'Orléans, la pointe de Lévis et la région à l'est des chutes Montmorency. Les armées françaises étaient dirigées par Montcalm. Ayant des difficultés à s'emparer de Québec, Wolfe ordonna le 6 août à l'officier Monckton de faire incendier les demeures et les récoltes en aval de Québec. Ces événements se produiront au cours du mois d'août et de septembre.
        C'est probablement ce fait qui va le plus affecter nos ancêtres Gagnon. Les habitations de L'Islet, de Port Joly et des environs furent brûlées. A cette date, on peut avancer que tout ce que notre lignée de Gagnon avait bâti depuis 120 ans a été détruit tant sur la rive sud que sur la côte de Beaupré. On rapporte que les soldats qui participèrent à ces actes en furent dégoûtés. Sur la côte de Beaupré, il y eut un événement où deux Gagnon furent impliqués. Ce sont Jean Gagnon, 69 ans, petit fils de Mathurin et Pierre Gagnon, 60 ans, fils de Noël et cousin