Au moment de leur mariage, la guerre de sept ans était en cours. Joseph Durand fut soldat au régiment de la Reine, compagnie Delmas. Il dut participer à la bataille de Carillon en 1758. Il fut souvent absent de L'Islet lors de cette période. Il n'est pas là lors de l'inventaire des biens de Charles-François Gagnon. Comme soldat, il est cité comme témoin de Joseph Roussiac, le 22 décembre 1757 pour son certificat de liberté. Le 26 janvier 1758, il signa comme témoin dans le mariage d'un soldat à Québec. Il avait à cette date le grade de sergent. Il était à la Pointe-aux-Trembles le 18 janvier 1759. Il devint sous-lieutenant aux grenadiers en 1760. Pendant la bataille de Sainte-Foy en avril 1760, le régiment de la Reine ne se retrouva pas à la position voulue. Cela eut pour conséquence que ce régiment ne participa pas à la bataille et empêcha peut-être les armées françaises de reprendre la ville de Québec. Si Joseph Durand a été soldat régulier pendant la guerre de sept ans, il est à remarquer que la majorité de ses compatriotes canadiens le furent à titre de milicien. Ces derniers étaient appelés sur demande. Joseph Durand fut démobilisé de l’armée après la reddition de Montréal.
                Joseph Durand et Marie-Joseph Pelletier eurent comme enfants:
       
        1-        Joseph, baptisé le 25 décembre 1757. Il serait mort jeune.
       
        2-        Joseph-Marie, baptisé le 1 novembre 1761. Il s'est marié à Marguerite Cécile Jean le 15 octobre 1787.
       
3-        Marie-Madeleine, baptisée le 16 mars 1763. Elle était célibataire en 1787.

4-        Angélique, née à une date inconnue. Elle s'est mariée à Louis
Dostous.

5-        Louise, née à une date inconnue. Elle s'est mariée à Jean-Baptiste Dionne entre 1787 et 1796

6-        Basile, né à une date inconnue et marié à Geneviève Lemieux le 8 octobre 1799 à St-Jean Port Joli.
       
        Les enfants Gagnon et les enfants Durand ont eu peu d’affaires à traiter ensemble. Les questions d’héritage entre les 2 groupes étaient différentes. Celle des Gagnon s’est réglé progressivement entre 1757 et 1780. Celle des enfants Durand va commencer en 1787 et va se terminer en 1805. On peut tout de même établir qu’il y a eu des rapports entre les 2 demi familles. Les enfants Durand furent présents au mariage de leur demi frère Léon Gagnon. Charles-François Gagnon fut présent au mariage de son demi frère Joseph-Marie Durand.
        Après la guerre, Joseph Durand s'établit à St-Jean Port Joli auquel on donnait à l'époque le nom de St-Jean sur le Sud. Puisque les maisons ont été incendiées durant le siège de Québec, il a dû rebâtir sa ferme. Il possédait beaucoup de terrain dans la seigneurie de Port Joly. Au cours des années qui vont suivre, il va vendre la majorité de ces terrains. Dans ces transactions, Marie-Joseph Pelletier l'accompagnera à chaque fois.
        Le 15 mai 1761, après une assemblée de famille, Joseph Durand et Marie-Joseph Pelletier firent un échange de terrain avec Régis Caron et son épouse Marie-Barbe Fournier. Il était un neveu d'Angélique Caron. Régis Caron habitait alors le deuxième rang de St-Jean Port Joli. Joseph Durand échangea 16 perches de terre de front avec un autre demi-arpent de front sur lequel vivait la veuve Angélique Caron. Ce terrain était une partie de l'ancienne propriété de Charles-François Gagnon. En retour, Régis Caron échangea une concession de 3 arpents de terre de front sur une demi-lieue de profondeur située dans le second rang de la seigneurie de Port Joli. Elle était bornée au nord-est par la concession de François Morin et au sud-ouest par celle de Charles Labbé. Cette concession comportait aussi des bâtiments. Régis Caron s'était engagé à démolir la grange actuelle et d'en rebâtir une autre au cours des 3 années suivantes. Cette grange ressemblera à la première sauf qu'au lieu d'avoir une couverture en planche, elle aura une bonne couverture en paille. Régis Caron alla habiter sur une partie de l'ancienne terre de Charles-François