concession. Les grains qui pourraient y être cultivés doivent être moulus au moulin de la seigneurie. Ce terrain ne pouvait être transigé avec une fabrique de paroisse. Le seigneur pouvait prélever à son gré le bois, les pierres et l'eau nécessaires pour la construction ou la rénovation de structures comme le moulin pour le grain, le moulin à scie, le manoir seigneurial et les bâtiments qui en dépendaient. Le bois de chêne pouvait être prélevé pour la construction ou la réparation de bateaux de sa majesté. A cette époque, l'empire britannique utilisait abondamment les chênes du Canada dans la construction navale. La flotte anglaise faisait la guerre à l'empire de Napoléon en Europe.
        Le 1er avril 1810, Charles Gagnon emprunta à son beau-frère André Bélanger, la somme de 1024 livres et 3 sols. André Bélanger était un cultivateur de St-Jean Port Joli. Charles s'est engagé à rembourser la totalité de la somme en 4 ans. Il ne paiera aucun intérêt durant cette période. Comme garantie, il a hypothéqué tous ses biens meubles et immeubles. L'utilisation de ce prêt, a servi en partie à faire une constitution avec Jean-Baptiste Dubé fils. Le 11 juin 1810, Charles et sa femme Marguerite s'engagèrent à payer comme rente annuelle la somme de 60 livres en or et argent ayant cours seulement. Ils devront payer cette somme chaque année jusqu'à ce qu'il y ait un remboursement de la rente. Le but de cette affaire est imprécis. Il semble que Charles Gagnon a loué quelque chose à Jean-Baptiste Dubé pour une longue période. En cas de défaut de paiement, Charles a hypothéqué sa terre de 3 arpents de large du deuxième rang.
        Le 29 août 1813, Charles Gagnon et Marguerite Angélique Jean firent leur testament. Bien qu'ils aient chacun leur propre testament, les formules et les clauses se ressemblent beaucoup. Etant sain d'esprit, ils déclarèrent: "considérant la certitude de la mort et l'incertitude de son heure et craignant d'en être prévenu sans avoir mis ordre à ses affaires disposé du peu de biens qu'il a plu à Dieu lui accorder, il désirait faire son testament". Ils dictèrent 5 clauses dans leur testament. Premièrement, ils recommandèrent leur âme à Dieu pour la vie éternelle et demandèrent l'intercession de la sainte vierge, leurs patrons saint Charles François ou saintes Marie Marguerite Angélique et tous les saints de la cour céleste. Deuxièmement, ils exigèrent que toutes leurs dettes soient d'abord payées avec leurs biens par leur exécuteur testamentaire. Troisièmement, ils exigèrent que leur corps soit inhumé au cimetière de l'endroit. Un service devra leur être chanté avec leur corps présent et en plus, on devra leur célébrer un service anniversaire un an après leur décès. On devra aussi célébrer 100 messes basses de requiem pour le repos de leur âme. Quatrièmement, ils léguèrent à leur fils François-Régis ainsi qu'à sa future épouse, la somme de 2000 livres. Cinquièmement, ils léguèrent le reste de leurs biens à leur conjoint survivant. Le conjoint fut nommé légataire universel.
                Félicité Gagnon devait se marier à Isaac Thibault en janvier 1814. A cette occasion, elle vendit sa part de terrain dans la succession de sa mère à son frère Charles le 7 janvier 1814. Cette portion était constituée en 2 perches et demie de terrain de front. Le prix de ce terrain fut de 1000 livres. Charles versa dans l'immédiat la somme de 450 livres. Ne pouvant payer la totalité de la somme pour l'instant, Charles promit à sa soeur de lui livrer 2 quinteaux de bonne farine. Il promit aussi de semer un minot de blé dans sa meilleure terre au printemps suivant. Les produits