Avec cette somme, Antoine Caron dut payer tous les créanciers soit le notaire Simon Fraser avec 19 louis, le marchand Louis Fournier avec 25 louis, à Charles (?) avec 25 louis, à Joseph François Chouinard avec 50 louis, à Joseph Anctil dit St-Jean avec 15 louis, à Julien Chouinard avec 29 louis 3 chillins et 4 pences, à Dominique Caron avec 25 louis, à l'acheteur Antoine Paschal Caron avec 25 louis et au marchand Edouard Chouinard avec 31 louis 2 chillins et 1 pence et demi. Régis Gagnon recevra la somme de 18 louis 4 chillins 6 pences et demi comme étant le montant restant de la vente du terrain. Antoine Caron s'engagea à lui payer ce montant d'ici la prochaine Toussaint soit le premier novembre. Cette terre était la même que Joseph Durand avait donnée à Charles-François Gagnon 71 ans plus tôt.
                Après la vente de la terre, il est possible que la famille Gagnon ait continué à vivre au même endroit. En 1844, Régis Gagnon avait la profession d'agriculteur et d'instituteur. Le fait qu'il sache écrire l'a aidé à gagner sa vie.
                Le 27 septembre 1844, Charles Fonjamy dit Valboncoeur fit une donation à Régis Gagnon. Il lui donna une terre avec tous les bâtiments de un arpent et demi de front par 42 arpents de profondeur située au troisième rang de St-Jean Port Joli. Ce lopin faisait partie d'une terre de 2 arpents de front borné au sud-ouest par Bénony Leblanc et au nord-est par Bénony et Joseph Pelletier. En retour de cette donation, Régis Gagnon et Marcelline Caron devront voir à l'entretien des parents de Charles qui étaient Jean-Baptiste Fonjamy et Marie Clotilde Jean. Cette dame était une cousine de troisième degré de sa mère Marguerite Jean. Les charges consistaient à pourvoir à leur nourriture, au blanchissage du linge et au logement. Régis devra préparer du bois de construction pour bâtir une maison d'environ 20 pieds de longueur. Charles Fonjamy laissa à Régis des rideaux, un poêle, un chaudron, 2 assiettes, 2 couteaux, 2 fourchettes, 2 cuillers, 6 terrines, un plat de fer blanc, une table, 2 coffres, un buffet, un seau à eau, une cuvette, 2 pioches, des tasses, une pelle à feu, un tisonnier, un fer à repasser, une tarrière, la moitié d'un chou, 2 cochons, une brebis et une taure de 2 ans et demi. Tous ces articles devront servir à l'entretien de Jean-Baptiste Fonjamy. Charles Fonjamy donna aussi une partie de sa récolte de seigle soit 6 minots.
                Dans la période qui suivit, Régis Gagnon aurait eu plusieurs problèmes sérieux. Le 25 mai 1846, Régis Gagnon fut contraint de renoncer à la donation de Charles Fonjamy. Il dut se départir de la terre du troisième rang. On mentionne à cette date qu'il est comme en détresse et par conséquent incapable de remplir et accomplir ses charges et obligations envers Jean-Baptiste Fonjamy. Régis conserva seulement 2 cordes et demie de bois d'érable et de merisier.
                Après l'année 1846, Régis Gagnon ne sera plus jamais propriétaire d'une ferme ou d'un terrain. Lorsque le gouvernement fit les cadastres des seigneuries et qu'on assigna des numéros de lots aux terrains en 1859, il ne possédait rien. Régis fut dès maintenant journalier et il l'était encore lors du mariage de sa fille Célanire en 1869.
                Au recensement de 1851, Régis demeurait dans une maison faite en pièces ayant un étage. Il hébergeait sa femme Marcelline et 4 enfants: Honoré qui était journalier, Michel, Damase et Célanire. Il y avait aussi une autre famille qui aurait habité dans la même maison. Eugène n'habitait pas au même endroit. Cela confimerait le fait qu'il ait été placé dans une