venir Armand Crépeau, arpenteur-géomètre pour établir une ligne de division entre les deux terrains. L'arpenteur mesura en partant d'un vieux poteau du chemin et il installa une borne à la limite du rang V et VI. Cette borne faite en pierre de faïence sépara le lot 457 du lot 458.
                Irénée a cultivé la terre de Tingwick jusque vers 1926. Il laissa la terre à ses fils et partit travailler à Montréal dans une fonderie. A la fin de sa vie, Irénée Gagnon fut atteint d'un cancer à l'estomac. Il rédigea son testament le 6 novembre 1931 alors qu'il demeurait au 1211 rue Notre-Dame à Montréal. Voici le contenu:
       
                "1e Je donne et lègue à titre particulier les sommes suivantes qui ne seront cependant payables qu'au décès de mon épouse Alphonsine McNeil. A Oscar $1000, à Ida, épouse de Joseph Fugère $1000, à Antoinette $500.
                2e Je donne et lègue la propriété du résidu de tous les biens, meubles et immeubles qui composeront ma succession, par part égale à mes enfants, vivant ou représentant par descendance lors de mon décès, y compris, ceux-ci dessus nommés, lesquels pourront disposer comme bon leur semblera à compter du décès de mon épouse tel que ci-après ordonné.
                3e Tous les legs ci-dessous sont faits sous la réserve en faveur de ma dite épouse de l'usufruit et de l'usage, sa vie durant des biens qui les composent; à cet effet je lui lègue l'usufruit et l'usage de l'universalité de mes biens, sa vie durant, la dispensant de donner caution et de faire inventaire.
                4e Je défend à mes légataires d'aliéner durant la vie de mon épouse ma terre portant le no 458 des plans et livre du renvoi officiel du canton de Tingwick, dans le comté d'Arthabaska. J'entend en outre que mon fils Oscar ait la préférence de se porter acquéreur de cette terre sur tous les autres qui auraient l'intention de l'acquérir et ce pour le prix de $6000. Mon fils Oscar devra cependant notifier ses co-propriétaires de sa décision d'acheter la dite terre de ses dépendances au prix ci-dessous durant le mois qui suivra le décès de mon épouse à défaut de quoi il sera déchu de la préférence qui lui est présentement accordé.
                5e Je désire reconnaître ici que c'est avec ma permission que mon fils Aimé occupe la terre ci-dessus et j'entends qu'il puisse continuer son occupation jusqu'à une période de 2 ans après mon décès sans charge d'aucun loyer. Il est cependant bien entendu que mon épouse et mes enfants pourront aller y demeurer quand et comme bon leur semblera à titre gratuit et que mon fils Aimé, lorsqu'il quittera la terre, pourra garder comme sien son troupeau à corne et la charge toutefois de laisser sur la ferme, les chevaux, une vache, un cochon et des poules au nombre qui s'y trouveront.
                6e Je nomme ma dite épouse mon exécutrice testamentaire avec pouvoir d'agir comme telle au delà de l'an et jour fixé par la loi et jusqu'à l'entière exécution de mes présentes volontés, la dispensant de faire inventaires."
       
                Les montants remis dans la première clause du testament étaient les salaires de ses enfants les plus vieux qui avaient travaillé sur la ferme lorsqu'ils étaient majeurs. Chacun des enfants a tout de même reçu la somme de 75 dollars.
        "Notre père, Irénée Gagnon, devait mourir à cinquante-huit ans des suites d'un cancer à l'estomac. Il fut gravement malade durant six mois