l'universalité des biens et droits meubles et immeubles, réels ou, personnel, qui composeront ma succession sans exception, ni réserve y compris le produit de toute police d'assurance prises sur ma vie à la charge par mon légataire de payer mes justes dettes et de pourvoir à mes funérailles.
                3e Je nomme et constitue légataire universel mon seul exécuteur testamentaire."
       
                Au moment de la rédaction de ce testament, il y avait la guerre mondiale de 1939-1945. Les gens était appelés à s'enrôler dans l'armée. Aurèle l'était déjà. Alphonsine McNeil voulait que son fils Réal ne soit pas enrôlé en faisant le testament en sa faveur. Cependant, l'exécution de ce testament devait provoquer d'autres problèmes.
       
                "Maman, Alphonsine McNeil, survécut 12 ans à notre père. Après le décès de celui-ci, qu'elle avait soigné avec beaucoup de dévouement durant six mois, elle fit elle-même une grave maladie et ses forces allèrent en déclinant. Par son travail à la journée notre père avait réussi à libérer la terre de toute dette, mais c'était encore la grande crise économique. Notre mère ne fut pas capable de diriger cette grande terre et il fallut tout liquider. Sa fille Antoinette la reçut chez elle à Montréal. Jusqu'à sa mort, maman fut entourée de bons soins, de bonté et de respect par Antoinette. D'ailleurs maman s'ingéniait à lui rendre service dans la mesure de ses forces. Ses dernières années s'écoulèrent donc dans la sécurité de ce nouveau chez elle. Son chapelet ne la quittait guère, ce bon vieux chapelet mauve qui datait de sa première communion et que je revois avec émotion chaque fois que j'ai le bonheur d'aller chez Michel; il est là pendu au mur de la cuisine, souvenir d'une personne que nous chérissons encore tellement. Maman était sobre de parole; elle l'avait toujours été; son bon sourire nous en disait long lorsqu'elle nous écoutait. Chez elle, comme chez les gens proches de Dieu, elle faisait le bien sans faire de bruit. Nous lui gardons le souvenir d'une grande chrétienne dévouée, charitable, d'une mère attentive au mieux-être de tous ses enfants et petits-enfants. Atteinte de paralysie, maman mourut dans la paix du bon Dieu le mardi de Pâques, 11 avril 1944. Le lendemain à la messe, la Liturgie nous faisait dire: "Venez les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume qui vous a été préparé." Comme celle de papa, sa dépouille mortelle fut transportée à Tingwick et inhumée au même cimetière. Née le 20 juin 1874, notre chère maman nous quittait à 69 ans. Que dans la paix du seigneur, elle continue de veiller sur nous tous et merci, mon Dieu, de nous l'avoir donnée; ses exemples de patience, de charité, de bienveillance demeurent et nous sont un stimulant au long des jours qui nous restent encore à vivre."
       
        LA GRIPPE ESPAGNOLE
       
                Toujours selon le récit de soeur Evéline.
        "La grippe espagnole en 1918. C'était en automne après le congrès Eucharistique de Victoriaville et surtout après l'armistice qui terminait l'affreuse guerre 1914-1918. Cette vilaine grippe faucha plusieurs membres de nos familles. L'église fut fermée, les écoles de même. On ramassait les cadavres sitôt après la mort et on les enterrait immédiatement à cause de